[Avis] – Tales of Symphonia Remastered

Cet avis est rédigé à partir d’un code PS4 fourni par l’éditeur et LU6.1.

Le test a été rédigé après avoir joué une vingtaine d’heures.

  • Développé et édité par Bandai Namco
  • Sortie le 17 février 2023 sur PS4, XBox One et Switch
  • Prix : 49,99 € en physique, 39,99 € en dématérialisé

Comme nombre de joueurs et joueuses ayant approché les consoles dès le plus jeune âge, il en est resté des souvenirs enrobés de nostalgie. Si mes premiers souvenirs de jeux sur consoles datent de la Playstation 2, je pourrais néanmoins citer quelques « vieux » titres tels que Persona 3 que je redécouvre sous sa forme Portable via son remaster, Golden Sun dont j’espère toujours un retour, ou encore Shin Megami Tensei III. De la saga Tales of, je n’ai approché que l’épisode Tales of Graces (qui ne m’a laissé que quelques vagues souvenirs) ainsi que Tales of Symphonia, du moins la version PS3, portage qui venait célébrer les dix ans de cet opus. Avant même d’y avoir joué, je connaissais déjà les chara-designs des personnages et la réputation élogieuse du titre.

20 ans après, Tales of Symphonia peut-il encore plaire ? Car c’est toujours un exercice un peu délicat de ramener un titre qui a pris quelques rides. Est-ce que la nostalgie n’aura pas enjolivé trop les souvenirs pour ceux ayant connu le titre à ses débuts ? Le nouveau public peut-il dénicher du plaisir dans un titre aussi daté ? J’estime qu’avec une bonne remasterisation, venant masquer les défauts inhérents au temps qui passe, un jeu aussi vieux soit-il peut toujours trouver son public. Mais ce n’est malheureusement pas le cas pour Tales of Symphonia.

Je vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans…

Avant de détailler les points faibles de cette version remasterisée, le mieux est de présenter le titre pour ceux qui, comme moi, ne l’ont que très vaguement connu. Tales of Symphonia débute très rapidement son récit, au sein du village d’Isélia. Assistant à un cours, on apprend rapidement les bases de ce monde qu’est Sylvarant. La déesse Martel, à la suite d’un conflit, s’est endormie, laissant les humains et les autres espèces vivrent sans son secours. Un Elu sera alors désigné pour s’occuper de régénérer le monde et ainsi réveiller la déesse. Cette fois le titre échoit à Colette, qui n’attend plus que l’appel divin pour se lancer dans sa quête. Ce qui arrive le jour même.

Sauf que les Desians sont aussi là. Présentés comme ceux responsables du déclin du monde, on ne sait d’eux que deux faits importants. Qu’ils utilisent la magietech, mélange de technologie et de magie, et qu’ils possèdent des « fermes humaines » où ils « cultivent » des prisonniers (autrement dit ils les exploitent). En ayant aidé l’une de leurs victimes, Lloyd, jeune adolescent du village, va amener la colère des Desians sur Isélia. Se sentant responsable, le jeune homme va accompagner Colette dans son périple aussi bien pour seconder son amie que par culpabilité.

Concernant l’écriture de Tales of Symphonia, je ne me permettrais aucun reproche vu que le titre date d’il y a vingt ans. Hors, en ce laps de temps, les attentes du public sont bien différentes. Je ne peux nier que les personnages répondent à de multiples archétypes qui sont devenus assez désuets, voire « clichés ». Lloyd n’est rien de moins que le héros fougueux mais pas très futé, Colette la jeune fille candide et maladroite (elle s’empêtre dans ses propres pieds durant les combats), Génis le petit génie, Refill la passionnée d’archéologie, Kratos le mercenaire taciturne, etc. Les répliques oscillent aussi bien entre l’humour bon enfant que quelques tirades candides misant sur l’amitié et les bons sentiments. Tout cela confère à Tales of Symphonia un certain charme, un peu naïf, qui rappellera à certains leurs jeunes années.

Un sentiment que les cinématiques soulignent bien, puisqu’elles se parent d’une animation nippone des années 2000. Alors oui il y a un léger rendu flou, des couleurs pastels sur certains plans mais tout cela participe à ce sentiment de profiter d’un charme d’un autre temps. Niveau esthétique, Tales of Symphonia a surtout mal vieilli concernant la modélisation in-game. Si le titre a subi un léger lifting, les textures demeurent très baveuses. Autant les personnages restent appréciables avec leur chara-design et ce format « Size Deformed », autant les décors font peine à voir. Le pire étant la carte du monde, assez indigeste. D’autant plus qu’on ne peut pas bouger la caméra comme on le souhaite pour dézoomer et voir où on avance. Il est parfois possible d’utiliser notre monture pour avoir une meilleure vue d’ensemble mais, pour cela, il faut dénicher un rocher qui permet d’user de ce moyen de locomotion et ce dans une région précise.

L’avancée se fait progressivement, le titre amenant les explications pas à pas pour guider le joueur. Même si je déplore que le système des titres, propres au Tales of, ne soit pas expliqué comme si cela coulait de source. En effectuant certaines actions comme vaincre un certain nombre d’ennemis ou réaliser une activité annexe, chaque personnage gagne un titre qui confère des bonus de statistiques. Certains sont particulièrement retors comme celui de Colette qui réclame que la jeune fille interagisse avec tous les chiens du jeu.

Des archaïsmes qui auraient mérité une modernisation

Ce qui m’amène à aborder le système de combat que j’ai eu beaucoup de mal à apprécier dans cet opus. Point de tour par tour au sein des Tales of. L’action se déroule en temps réel et on ne contrôle qu’un seul personnage (en l’occurrence Lloyd). Pour les autres membres de l’équipe, il faudra indiquer à l’IA quelques conditions pour parfaire le stratégie comme l’usage de la magie, si le personnage est corps à corps ou à distance. La stratégie ne se détaille qu’en trois grandes lignes. Même si la stratégie peut être modifiée en plein combat, les indications restent assez « larges » et aucune ne permet de dire aux coéquipiers de se soigner autrement que via la magie. Il faudra souvent abuser de la touche triangle pour ouvrir un menu rapide et soigner soi-même ses alliés, voire les ressusciter. De quoi briser le rythme de l’affrontement.

N’usant pas de la magie, Lloyd devra compter sur des coups simples et des coups spéciaux puisant dans une jauge équivalente au mana. Plusieurs coups peuvent être appris et associés à diverses touches. Malgré tout, l’animation reste assez simple et on finit surtout par mitrailler les mêmes touches tout en surveillant l’équipe comme du lait sur le feu. Le multijoueur local permettant de mener les batailles à quatre est toujours là. Mais je pense sincèrement qu’une très faible minorité usera de cet élément pour faciliter les combats. Le début du jeu est très hasardeux à cause de cela. Il faudra attendre que l’équipe soit au complet et que Lloyd ait accès aux coups spéciaux pour vraiment commencer à profiter des combats.

Le système de points récompensant (ou punissant) les prouesses du joueur en combat est toujours présent. Ces points engrangés confèrent de multiples bonus pour une New Game +. Une idée charmante sur le papier mais bien moins dans sa mise en pratique. Les conditions pour obtenir un maximum de points consistent à ne pas recevoir de dégâts (logique) mais, surtout, à ne pas user de coups spéciaux. Hors cela revient à interdire l’usage de la magie dans n’importe quel RPG. Et le retrait de points n’aide guère à rendre le système plus attrayant.

Trouvant tout de même certaines animations un peu lentes, je suis allée me renseigner et ait découvert que le remaster se base sur la version Playstation 2. Cette version comparée à la Game Cube est en 30 FPS au lieu des 60 d’origine. Pour ma part, je suis très peu regardante sur ce genre d’éléments techniques mais, sur un titre aussi âgé, ce choix se ressent d’autant plus. Et encore ai-je testé la version sur Playstation et non celle sur Switch qui connaît nombre de déboires techniques. Mais je pense sincèrement qu’avec une résolution d’images plus importante, les combats de Tales of Symphonia auraient été plus dynamiques.

On notera la présence du doublage japonais, jusqu’ici inédit en France, puisque le titre ne proposait que les voix anglaises. Sur ce point, je n’ai rien à redire tant les doubleurs sont convaincants dans leur rôle.

En résumé

Comme vous l’aurez noté, je n’ai pas été jusqu’au bout de l’histoire. Hors, je mets un point d’honneur à arriver au terme de l’intrigue principale pour parler d’un jeu afin de le juger dans son ensemble aussi bien en termes d’écriture (une conclusion peut s’avérer surprenante) que de construction (la présence ou non d’un end-game par exemple). J’ai vraiment essayé de donner sa chance à ce remaster, d’autant plus que j’ai passé de bons moments sur d’autres titres ne serait-ce que Shin Megami Tensei III qui est sorti lui aussi en 2003. Hélas le remaster se contente d’un simple lifting et ne vient pas proposer quelques éléments pour adoucir l’âge du titre comme le rendre plus rapide et plus fluide. Je pense qu’hormis les nostalgiques souhaitant renouer avec un titre de leur jeunesse, ce remaster de Tales of Symphonia ne trouvera qu’un accueil mitigé. C’est peut-être aussi la preuve qu’il mérite un remake digne de ce nom pour lui rendre toute sa gloire d’antan.

9 commentaires sur “[Avis] – Tales of Symphonia Remastered

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  1. Bon, je vais rester sur ma version Steam ^^. Quand je regarde les captures de ton article, je me dis « pourquoi les dev veulent sortir des remaster fait à l’arrache ? » quand je pense ceux de FF9 et surtout FF8. Les fans sont susceptibles de faire mieux c’est ça le pire.
    Pour ce qui est du FPS, c’est là que je me suis dit que je ne jouerais pas à la version PS4. Si avec FF4 (version DS sur Steam) j’ai pu installer un mod pour augmenter le FPS lors des combats (parce que sinon, c’est leeeeeeent), là pour TOS sur PS4, ça risquerait de me saouler et j’aurais abandonné.
    Quel dommage cette déception :/

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    1. Le remaster de FF8 omg je me souviens. Au moins il était pas cher (20 € si mes souvenirs sont exacts) et y avait quelques éléments en plus pour rendre le jeu plus fluide et plus rapide. Mais côté graph’, hormis un petit lissage sur les persos importants, ils s’étaient pas foulés. A croire que même Square n’aime pas FF8…
      ça me frustre de pas avoir accroché à TOS vu tout le bien que la communauté dit dessus. Mais si c’est pour rager ou en être écœurée, autant stopper.

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      1. Heureusement qu’il n’était pas cher autrement j’aurais encore plus râlé. Ah mais FF8 est un peu le mal aimé de la trilogie PS1 alors que c’était le 9 qui occupait cette place à l’époque mais Square a dit qu’ils ont voulu prendre tout leur temps pour sortir un remaster de FF8. Je pense surtout qu’ils se sont bien foutus de nous pour ça. Je ne serait pas contre un Moguri Mod pour FF8 sur Steam

        Nan mais après, tu ne peux pas t’en vouloir, ça matche pas peut-être pas pour le moment et vaut mieux même pas se forcer quand c’est comme ça. J’ai fait pareil pour Monkey Island, j’arrive pas à être prise dans l’univers et je trouve les énigmes trop wtf, du coup j’ai arrêté.

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      2. Le côté absurde de Monkey Island je trouve ça extrêmement drôle et en même temps c’est ce qui rend le jeu parfois très obscur dans son avancée. J’adore les point and click mais parfois, pour progresser, si tu n’as pas une solution à côté c’est limite impossible tant c’est alambiqué par moments.

        FF8, après réflexion, je crois qu’il a subi une critique d’une bonne frange de joueurs mascu vu que la critique qui revenait c’était « la romance » qui était au coeur du jeu (ça me rappelle certaines critiques envers les shojo tiens). Alors que la romance dans FF9 y a aussi, FF7 rien que les sentiments de Tifa qui l’amènent à sortir Cloud de la Rivière de la Vie… et on parle de FF10 ?!

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      3. Alors, parfois y a des moments qui m’ont bien fait sourire mais je sais pas, j’ai pas été prise dedans. J’y rejouerais sans doute une prochaine fois, qui sait ? C’était peut-être pas le bon moment^^

        Ah figure-toi que les personnes que j’ai connais qui n’accroche pas de ouf à FF8 lui reprochent d’être moins bon par la suite et pensent que ça part trop dans tout les sens. D’autres préféraient Squall au début car il était trop edgy trop dark tu vois (alors qu’il a, selon moi, une des plus belles évolutions de la saga) mais jamais j’ai entendu des critiques concernant sa romance ultra assumée et ouverte.
        Pour ce qui est de FF9, bien évidemment elle y est (déjà rien que dans la pièce que les Tantalas jouent) mais elle est un peu plus subtile et pudique par rapport à celle de FF8. Tiens justement pour FF7, j’ai lu quelques passage du livre On the way to a smile et la relation entre Tifa et Cloud est encore plus compliquée et loin d’être idyllique en fin de compte. Tifa me donne l’impression d’être encore dans le doute et c’est assez frustrant.

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